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  • ►Zoé Cottin

Les malades de Parkinson et l'isolement social : la grande épreuve


 

Distanciation, confinement, fermeture des lieux de vie culturelle ou sportive, autant de mesures sanitaires qui jouent sur l'état de santé des malades de Parkinson. Déjà propices à la solitude et au stress, l'isolement social accroît leurs symptômes.


« Les patients ont déjà tendance à être enfermés dans leur maladie, alors le confinement, c'est la double peine » selon Didier Robiliard, président de France Parkinson. Lutter contre la maladie neurodégénérative demande un redoublement d'efforts.




Contexte favorable au diagnostic de nouveaux cas


Les chercheurs et neuroscientifiques sont clairs : l'apparition de nouveaux cas pendant la pandémie n'est pas sans lien avec l'isolement social. Une étude d'avril 2020 menée par les neurologues Rick C. Helmich et Bastiaan R. Bloem s'intéresse à l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la Maladie de Parkinson (MP). Elle lie notamment l'apparition de cas insoupçonnés au contexte généralisé de stress psychologique. Il serait à l'origine d'un accroissement des symptômes de la maladie de Parkinson tels que les tremblements ou la dyskinésie (mouvements anormaux).

Avec plus de 160 000 cas recensés en France et plus de 25 000 nouveaux cas chaque année, Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative après la maladie d'Alzheimer. À l'origine de l'accentuation des troubles en période de confinement : le manque de dopamine, dite « molécule du plaisir ».


Isolés dans leurs corps, isolés dans leurs maux


Parkinson se manifeste par la destruction des neurones dopaminergiques au sein de la substance noire, région du cerveau essentielle au contrôle des mouvements. L'absence de libération de dopamine, neurotransmetteur qui permet la communication au sein du système nerveux, entraîne des symptômes moteurs : akinésie (trouble du mouvement), hypertonie (rigidité des muscles) ou encore tremblements.


La perte de la molécule est aussi responsable de symptômes moins visibles, moins connus, mais non moins pesants. Dépression, troubles du sommeil et stress enferment les malades dans leur corps. Si bien que leur vie sociale est affectée : les symptômes non moteurs isolent les malades dans leurs maux. Pour Pierre Lemay, secrétaire de l'association Parkinson de la Manche : « Les malades ont souvent peur de la foule. Ils s'enferment chez eux, car les émotions amplifient les symptômes ». C'est là que le bât blesse, quand le contexte force à l'isolement des personnes déjà recluses dans leur pathologie. L'isolement social accélère le déclin des capacités cognitives et entraîne des conséquences psychologiques durables.


Faire face à Parkinson

France Parkinson souligne que plus de 60 % des personnes malades interrogées à la fin du premier confinement disent avoir réduit significativement leur activité sportive. C'est toutefois par « l'activité physique régulière et par le lien social », vecteurs de production de dopamine que la pathologie se contre, selon le président du Groupement des parkinsoniens de l'Orne, Jacques Fortin. Le manque d'activité accélère les symptômes moteurs comme non moteurs tels que la constipation.

L'exécution de mouvements intenses pour ralentir la dégénérescence des neurones, ce qu'on appelle la neurorééducation, continue dans les centres spécialisés. Mais les confinements atteignent toujours la vie sociale et sportive nécessaire pour lutter contre l'isolement des malades de Parkinson.

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